1 – À l’approche des élections municipales des 23 et 30 mars 2014 et après avoir réuni les représentants des principaux organismes de sondage, le 17 janvier dernier, la commission des sondages estime nécessaire d'appeler l'attention du public sur certains points.
2 – La Commission souhaite, eu égard à la place qu’occupent les sondages d’intentions de vote dans la campagne électorale, insister sur les précautions qui doivent entourer l’interprétation de ces sondages et cela pour deux séries de raisons.
La première tient, à la proportion élevée des personnes sondées n’exprimant aucun choix. La seconde tient à la marge d'incertitude dont sont affectés les résultats publiés, marge qui est d’autant plus importante que la taille de l’échantillon des personnes interrogées est réduite. La commission rappelle que les résultats obtenus par les candidats réalisant, dans les intentions de vote publiées, un score qui n'excède pas, après redressement, un pourcentage de quelques points, ainsi que les écarts de cet ordre qui séparent deux listes, ne sont pas véritablement significatifs.
3 – S’agissant des sondages portant sur une commune dans laquelle le scrutin se déroule par secteurs (Paris, Lyon et Marseille), la Commission souhaite attirer l’attention sur les modalités de constitution des échantillons des personnes interrogées. Un certain nombre d’enquêtes sont en en effet réalisées auprès d’un échantillon global constitué auprès de l’ensemble des personnes se déclarant inscrites sur les listes électorales de la commune. Même si ces échantillons sont en principe constitués de façon à respecter la répartition géographique des électeurs sur le territoire communal, ils ne correspondent pas aux circonscriptions électorales. Dans le cadre des compétences que lui a confiées la loi du 19 juillet 1977, la Commission contrôle systématiquement la qualité de ces échantillons, en particulier leur caractère représentatif, au plan socio-démographique comme au niveau territorial, de l’ensemble des personnes inscrites sur les listes électorales. Elle vérifie également la teneur de l’ « offre électorale » soumise au choix des personnes sondées. Il n’en reste pas moins vrai que, dans une telle hypothèse, les scores publiés sont établis à partir de résultats recueillis selon des modalités qui ne correspondent pas à celles dans lesquelles se déroulera effectivement le scrutin de mars prochain.
Dans ces conditions, les résultats de ces enquêtes doivent être interprétés avec la plus grande prudence : en dépit de leur présentation, ils ne constituent pas des intentions de vote mais seulement une évaluation des rapports de force électoraux, dans la perspective des élections municipales.
4- De manière générale, la Commission rappelle que les sondages ne sont qu’un instrument d’analyse de l’opinion publique et non pas un outil de prévision des résultats électoraux.